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Les effets de la crise sur l’immobilier d’entreprise

Point de Vente, l'expert en immobilier professionnel, vous livre son analyse de l'impact de la crise du Covid-19 sur le secteur de l'immobilier d'entreprise.

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La pandémie de Covid-19 impacte fortement les perspectives de croissance économique. Les marchés boursiers ont fait l'objet de niveaux de volatilité extrêmes au cours des dernières semaines. Mais les prochaines semaines seront cruciales pour mieux apprécier les effets des mesures de confinement et estimer la durée éventuelle de contraction de l'économie. Point de Vente, qui s'attend à une dynamique positive en 2020, livre son analyse de l'impact de la crise du Covid-19 sur le secteur de l'immobilier d'entreprise à Paris.

Immobilier d'entreprise : focus sur le contexte actuel

Il convient de souligner que la situation actuelle est susceptible d'évoluer dans tous les sens, aussi bien sur le plan économique et financier que sanitaire et même politique. Il est donc nécessaire de rester prudent en matière d'analyse. Et pour cause, la crise du Covid-19 n'a épargné aucune activité économique, que ce soit directement ou indirectement. Pour mesurer l'impact du confinement sur l'immobilier d'entreprise à Paris, il faudra prendre en considérations plusieurs éléments et facteurs tels que l'amplitude et la durée de la crise, ce qui est impossible à évaluer précisément. Néanmoins, pour l'instant, rien ne présage que le Covid-19 aura raison des investissements dans l'immobilier d'entreprise.

L'investissement en immobilier d'entreprise, notamment les bureaux, qui demeurent très plébiscités à travers les SCPI, s'inscrit sur le long terme, offrant une bonne visibilité en termes de loyers, grâce à des baux à 3, 6, 9 ou 12 ans. Les délais de transactions étant, eux aussi, longs, l'immobilier d'entreprise se trouve dès lors relativement à l'abri des conséquences de la crise, d'autant que cette dernière sera, à priori, de courte durée.

Dans le cas contraire, les investisseurs en SCPI seront vraisemblablement exposés au risque de crédits impayés par les locataires. Mais les défaillances parmi les locataires devraient être limitées, ne causant pas de gros dégâts aux investisseurs, à condition que la crise soit passagère comme prévu, d'autant plus si l'on prend en considération les annonces faites par le gouvernement à propos de la suspension des loyers pour les entreprises en difficulté.

Comment expliquer la résilience de l'immobilier d'entreprise ?

La résistance de l'immobilier d'entreprise s'explique par un taux de vacance ne dépassant pas les 5% sur le marché du bureau francilien et des actifs en construction qui représentent 4% du parc installé. L'Observatoire régional de l'immobilier d'entreprise (ORIE) alerte, d'ailleurs, sur le manque d'offres résidentielle et tertiaire neuves en Ile-de- France. « Nous avons du mal à fournir suffisamment de programmes immobiliers équilibrés pour répondre à la demande des investisseurs et des particuliers », martèle Christophe Canu, président de l'ORIE et délégué général de Grand Paris Aménagement.

Les résidences étudiantes ou seniors, très peu plébiscités il y a encore dix ans, ont aujourd'hui le vent en poupe. Le risque d'un marché en déséquilibre est, dès lors, à écarter. Outre ce facteur, les liquidités abondantes qui affluent sur ce marché devraient préserver l'attractivité de l'immobilier d'entreprise, malgré la conjoncture actuelle. La rémunération de ce secteur n'a jamais été aussi élevée depuis dix ans, même si une flambée des prix est observée. D'ailleurs, certains observateurs n'écartent pas une éventuelle baisse des prix de l'immobilier attendue depuis plusieurs années.

La crise du Covid-19 ne constitue-t-elle pas une menace ?

L'idéal serait de ne pas se hâter à tirer des conclusions, et pour cause. Deux sujets de risque sont à suivre de près. Le premier scénario consiste en la possibilité d'une fragilisation du système bancaire, notamment si la crise venait à perdurer. Les investisseurs immobiliers seraient obligés, du fait d'une réduction du marché du crédit, de diminuer l'effet de levier, ce qui aurait comme répercussion une diminution des liquidités disponibles. Les retours sur investissement en seraient ainsi négativement impactés.

Le deuxième scénario consiste en une multiplication des défaillances d'entreprises, suivie d'un déséquilibre entre l'offre et la demande sur le marché de l'immobilier d'entreprise. Il ne faut pas écarter non plus la possibilité d'une combinaison des deux scénarios, avec des répercussions encore plus grandes. Autant de scénarios qui nous incitent à prendre du recul et à peser toutes les options possibles sans pour autant avoir un avis tranché.